Nous ne sommes pas des êtres figés.
C’est quelque chose dont j’ai pleinement pris conscience il y a quelques années maintenant. C’est aussi la raison pour laquelle j’en suis venue à m’intéresser avec tant de force aux processus de changement, de création et d’apprentissage.
L’homme possède une extraordinaire capacité à se réinventer et à évoluer tout au long de sa vie.
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Pour étancher cette soif de connaissances, j’aime écouter des podcasts. C’est un merveilleux moyen d’apprendre un nombre incalculable de choses tout en faisant son ménage, ses courses, sa vaisselle… ça marche aussi assis dans le métro ou dans sa voiture.
En ce qui me concerne, je n’écoute rien dans le métro, je lis, je réfléchis, je regarde les gens, j’imagine leurs vies. D’ailleurs, cela m’étonne toujours de constater combien ils ont l’air déprimés le matin mais c’est un autre sujet!
Revenons à notre sujet du jour : mes pérégrinations podcastiques (et littéraires) !
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Les Déviations, vous connaissez?
Il s’agit d’une plateforme digitale présente sur de nombreux médias. L’idée est simple : raconter les histoires de personnes, qui, un jour, ont décidé de changer de vie. Les témoignages sont disponibles sous plusieurs formats : texte, audio ( justement!), vidéo, chacun peut y trouver son compte.
Le projet à évolué et propose aujourd’hui des entretiens avec des spécialistes de la transformation comme des philosophes, des neuro-scientifiques, des psychologues…
Il y a aussi des accompagnements si vous souhaitez vous lancer dans cette expérience!
A travers ce podcast, on découvre des expériences humaines enrichissantes et des parcours variés. Les interviewés nous partagent les questionnements qui les ont poussés à entamer un processus vers un changement durable.
Il est souvent question de perte de sens. Certains ont même connu des expériences traumatisantes comme un burn-out ou une dépression.
Généralement, on a peur de changer de vie. Mais finalement, partir à la quête de la vie qui nous inspire vraiment n’a pas de prix.
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Parmi les nombreuses interviews qu’il a pu réaliser au cours de sa vie, Jacques Brel parle particulièrement bien de l’ensemble des questionnements qui entourent la poursuite de nos rêves.
Je souhaitais vous faire découvrir ( ou redécouvrir) ses réflexions qui cadrent parfaitement avec le thème du jour.
Les développements du paragraphe suivant en sont librement inspirés.
Il est bon de dévier parfois.
On a tous un laps de temps déterminé à passer sur cette Terre. A chacun son terme fixé. Pourtant, bien souvent, on a tendance à l’oublier.
On remet tout à plus tard. On repousse allègrement la date à laquelle nos rêves pourront s’accomplir.
On se dit non, ce rêve la, c’est pas pour moi ou alors c’est pour plus tard. On reste dans son confort et on attend. On se dit que c’est déjà bien comme ça et on renonce. On reste enfermé dans une routine qui ne nous offre plus vraiment le temps d’aimer, l’envie d’aller voir, de simplement prendre le temps de regarder, d’écouter ou même de se taire. D’être libre en somme.
L’Homme est fait pour explorer le monde, il est nomade. C’est avec le temps, qu’il devient sédentaire, prudent et peut être un peu trop sage.
On rêve tous d’aventure finalement.
Alors, on ne peut que s’encourager mutuellement à assumer nos rêves et à s’y accrocher coûte que coûte.
Il est bon de dévier parfois.
Certains ont trouvé la force de dévier lorsqu’ils en ont ressenti le besoin. Malgré les doutes. Malgré la peur.
La peur est normale. Jacques Brel à pu affirmer en son temps “qu’un Homme qui n’a pas peur, c’est pas un Homme. L’important c’est d’assumer sa peur.”
“Quand on a envie de faire un truc il faut plonger comme un fou et le faire quitte à se tromper. “
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Depuis qu’elle a 8 ans, Laure rêve de devenir avocate. Elle a suivi ses études avec sérieux et avec comme moteur le rêve de défendre un jour la veuve et l’orphelin ( oui c’est un peu cliché). Arrivée au bout de son cursus universitaire, elle passe le concours d’entrée à l’école d’avocats et le rate.
Après un voyage de quelques mois, elle se lance dans une carrière de Juriste en cabinet.
Le métier de Juriste en cabinet d’avocats, nous dit elle, est solitaire. Comme elle, j’ai vécu cette sensation. Le métier de Juriste d’entreprise par contre, l’est beaucoup moins!
Laure décrit ensuite son ancien métier comme stressant et truffés d’échéances. C’est pas faux non plus, jongler avec les délais est un art subtiiil ( Gare aux prescriptions!). En plus on se déplace peu ( vrai pour les Juristes. Pour les avocats ça dépend de la spécialité ; libre à chacun de la choisir en fonction du degré de sédentarité souhaité).
Dépassée par son travail, elle ne semble pas avoir réussi a créer un équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle.
Dans cet univers ou le relationnel n’a pas une grande place et ou les rapports hiérarchiques tuent dans l’œuf toute perspective d’évolution, Laure ne se sentait plus à sa place.
Encore une fois, je comprends ce ressenti, il est vrai que les perspectives d’évolution peuvent parfois sembler plus compliquées pour un Juriste au sein d’un cabinet d’avocats.
Laure n’a apparemment pas envisagé d’exercer son métier en entreprise. Pourtant, de nombreux avocats empruntent cette voie après quelques années d’exercice seulement.
Surement un peu trop loin de son rêve d’enfant j’imagine! En passant, avez vous déjà rencontré un enfant qui à 6 ans, souhaite de tout son cœur devenir Juriste d’entreprise? Personnellement non, mais en partant du constat qu’a ce même âge, mon objectif professionnel était de devenir œnologue, tout est possible! ^^
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Quand on a consacré une bonne partie de sa vie à atteindre un but, c’est difficile d’admettre s’être planté de destination mais Laure a su rebondir.
Elle exerce aujourd’hui un métier bien différent, à mille lieux de celui de Juriste : Agent immobilier! Elle nous confie se lever désormais avec l’envie d’aller au travail ( c’est essentiel, si vous n’aimez pas votre métier, fuyez!).
Laure a maintenant trouvé son bonheur dans ce métier flexible ou la relation client joue un rôle primordial.
Chez Juriste Junior, on est sincèrement très heureux pour elle! 🤗
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Quand on est Juriste et qu’on est un peu lassé, il est parfois difficile d’envisager une reconversion professionnelle. Il parait que le droit mène à tout mais c’est tout de même un secteur très spécialisant. On peut penser par exemple devenir greffier, juge ou encore notaire. Mais on ne pense pas nécessairement à des professions toutes autres.
Cependant il faut garder à l’esprit que des possibilités existent et que des passerelles peuvent être envisagées. Le droit n’est pas une fin en soit. Voir cette matière comme un outil peut nous permettre de mettre en place d’autres projets.
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C’est en écoutant Les Déviations que j’ai aussi découvert l’écrivaine Anaïs Vanel.
Sur son site, on apprend qu’elle est née à Séoul en 1984. Arrivée en France à l’âge de trois mois elle grandit entre l’Auvergne et l’Ardèche. A 22 ans, son diplôme universitaire en poche, elle s’installe à Paris ou elle devient éditrice dans la bande dessinée. Ambitieuse, elle gravit rapidement les échelons. La voila happée par le tourbillon de la vie parisienne, rythmée par les vernissages, les réunions à gogo, les déplacements, les apéros…
A 25 ans elle commence à se questionner. La vie qu’elle mène, lui ressemble t’elle vraiment?
Un jour, en vacances, elle part surfer avec son frère ; c’est une révélation. Depuis, elle rêve d’une vie, plus simple et plus proche de la nature. A 32 ans, elle plaque tout et pars à Hossegor pour se consacrer au surf et ( secrètement) à l’écriture de son premier roman, Tout Quitter.
” Un jour, j’ai acheté un Berlingo, j’ai mis quelques cartons dans le coffre et je suis partie. J’ai pris la route comme ça. Après ma journée de boulot, comme on part en weekend (…). J’ai avalé les kilomètres en écoutant King of the Road. Et enfin. Les pins. Les dunes. Les embruns, l’apparemment(…). J’ai trouvé mon maillot de bain. Et je suis allée ma jeter dans les vagues.”
A Hossegor, Anaïs surfe tous les jours. Elle redevient débutante et apprend.
On oubli parfois combien il peut être simple partir et de se lancer dans de nouvelles choses! “Il faut apprendre. Redevenir un débutant. Il faut s’offrir l’ivresse d’un nouveau monde. Et se laisser conquérir par lui”
Et vous, c’est quand la dernière fois que vous avez fait quelque chose pour la première fois?
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Parfois, ce n’est pas d’un grand virage dont on a besoin mais simplement d’une petite pause sur le chemin! 😊
En 2019, après une lourde épreuve, je me suis envolée pour le Maroc avec la ferme intention d’apprendre à surfer. Ce projet solo mais néanmoins porté par l’ensemble de ma famille, avait tant été source de force, de lumière et d’espoir dans la période sombre qui a précédé son accomplissement, que je me devais de le réaliser.
Me lancer dans une nouvelle activité ancrée dans le moment présent m’a été très bénéfique!
” Je ne comprends pas l’intensité que tu mets dans le surf. Tu as prononcé ces mots qui m’ont traversés comme des milliers de petits poignards affûtés.” Le surf c’est ma carte de Willy Le Borgne. Tu as toi aussi, dans le grenier de tes souvenirs, une carte qui mène à un trésor.”
Dès l’instant ou j’ai posé le pied sur le tarmac de l’aéroport d’Agadir je me suis sentie chez moi, apaisée. J’ai passé une semaine magnifique au surf camp rythmée par nos deux sessions journalières.
Tôt le matin, il faut choisir le spot. On part tous ensemble en van avec nos planches et nos combi, on arrive à la plage et on regarde la mer, on lit les vagues. Enfin, en ce qui me concerne, j’ai pas lu grand chose mais c’était quand même un super moment!
Une fois le spot choisi, on enfile nos combinaisons encore humides de la veille (🥶), on prend sa planche et c’est parti! ( ça parait simple comme ça mais je peut vous dire que j’ai grave galéré à porter ma planche de super débutante, environ 4 fois plus grande que ma personne).
Quand on surfe on est en communion totale avec la nature. Dans l’eau, les repères changent. On se recentre et on devient plus attentif à ses sensations.
“L’océan qui berce. L’eau sur les mains. Le sable qui masse les pieds. Le soleil qui brûle la peau. Le sel qui décolore les cheveux. Les vagues qui enveloppent les jambes.”
On est concentré sur ses ressentis, dans l’attente du moment propice ou il faudra ramer ( à fond, faut vraiment de gros bras, préparez vous avant de partir! ), choisir LA vague idéale, se lever et finalement arriver à la surfer.
Bon avant d’en arriver la, le surf c’est surtout tomber, tomber, tomber…c’est finalement très ingrat. C’est un sport qui demande de faire preuve d’une détermination à toute épreuve.
Etre dans le moment présent du lever jusqu’au coucher du soleil est un rare de nos jours. Cela fait un bien fou!
” J’aime sortir de l’eau. C’est comme revenir d’un long voyage. Le temps dans l’océan n’est pas le même.”
Le surf appelle aussi à la méditation, à l’observation. Il amène un rapport différent à son passé. C’est un sport qui réveille en nous des choses enfouies. Encore un élément auquel je ne m’attendais pas. C’est presque thérapeutique.
Ma plus grande réussite du séjour : avoir réussi à me lever dès la deuxième session et être super à l’aise sur un skate, encore un truc de mon enfance, décidément!
” Je ne m’étais pas rendue compte de l’importance des souvenirs. Des traces du temps qui passe. D’un quotidien tranquille qui s’envole jour après jour.”

Au retour d’une journée comme celle ci, rien de tel qu’un bon thé pour récupérer.
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Tout Quitter est un récit intime et vrai. Les chapitres sont courts, le style de l’auteure est direct et épuré. Anaïs Vanel nous partage ses ressentis et ses souvenirs d’enfance. C’est un très joli grand saut vers un quotidien plus slow et aligné.
N’hésitez plus, ce bouquin vient de sortir en poche! 😉
Si vous souhaitez découvrir l’interview d’Anaïs et d’autres témoignages inspirants, c’est par ici !
Encore plus de parcours atypiques ? c’est par là !
Parfois, pas besoin de dévier, une petite pause suffit ; les frontières vont bientôt ouvrir, partez surfer!
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Donnez vous l’autorisation de dévier.
Ecoutez vous.
Je pense effectivement qu’on peut faire plein de trucs.
Et, paradoxalement, le « c’est pas pour moi », je me le sers tout le temps avec ses avatars : j’y arriverais jamais, j’ai pas de routine en ce moment dans lequel implanter tel apprentissage (ben tiens, tu pourrais pas plutôt construire une routine autour de cet apprentissage, justement, bécasse ?), etc. Du coup mon livre d’apprentissage du japonais est gentiment posé sur une étagère. C’est moche. Je me dis que j’y viendrais un jour. Dans pas longtemps, quand j’aurais repris le travail et que ça me servira à décompresser. On y croit (pas du tout (mais si, mais si)).
Ton « nous ne sommes pas des êtes figés » je traduis pas : nous sommes des pokémon.
Même, mieux, nous sommes des évolis, et que si on veut on peut devenir aquali, piroli, noctali, etc., etc. On peut devenir tout ce qu’on veut, mais toujours avec la base de nous-mêmes (un salamèche ne devient pas un piroli) parce que même si on peut corriger des défauts, apprendre de nouvelles choses, etc., on a quand même un socle de personnalité (ça ne me convient pas trop de le dire comme ça mais c’est tout ce qui me vient).