J’ai travaillé un an et demi en Cabinet d’Avocats spécialisé en droit des sociétés.
Je rédigeais donc des PV toute la journée parfois à un rythme effréné, au moment de l’approbation des comptes.
C’était une expérience très intéressante que je ne regrette absolument pas.
Mais à un moment j’ai un peu saturé.
Trop de paperasse. Pas assez d’humain.
C’était ma première expérience professionnelle et je me demandais sans cesse :
“Est ce donc ça être Juriste ? “
Je ne sais plus vraiment comment nous en étions venues à ce sujet lors de la pause de midi mais un jour ma collègue me lance : “c’est fou, tu as vraiment des étoiles dans les yeux quand tu parles de porte-conteneurs”.
Quelque temps plus tard, j’ai réalisé qu’être Juriste ne se résumait pas à faire du Droit des sociétés.
Il y a en réalité mille façons d’exercer ce métier en fonction de nos aspirations et de nos centres d’intérêts.
Le métier de gestionnaire sinistres en est une.
Les Juristes de formations peuvent l’exercer en entreprise comme au sein de compagnies d’assurance par exemple.
En ce qui me concerne, j’ai exercé en entreprise pendant deux ans dans le secteur du transport international de marchandises.
***
1 – Que fait un gestionnaire sinistres ?
Le gestionnaire sinistres peut être soit spécialisé dans un secteur d’activité, soit généraliste.
C’est une fonction à la fois juridique et opérationnelle.
Le rôle du gestionnaire sinistre est généralement de réceptionner les réclamations des clients de l’entreprise pour laquelle il travaille.
Selon les cas, il pourra le faire de manière directe ou de manière indirecte (via un de ces collègues plus spécifiquement en charge de la relation avec la clientèle).
***
Tu l’auras compris, le gestionnaire sinistres est donc toujours là quand y’a des problèmes.
Pour faire en sorte que les choses se passent au mieux (comprenez le moins mal possible) quand la situation est déjà un brin désespérée.
J’ai remarqué que quand on devient gestionnaire sinistres, on change un peu de perspective sur la vie.
Ce qui est une catastrophe pour certains (coucou le Commerce ) ne l’est pas du tout pour nous: C’est la vie de tous les jours, tout simplement.
Ce recul ne vient pas immédiatement.
Au début de ma jeune carrière, j’ai pu être sincèrement touchée par une cliente américaine.
Elle était en pleurs au téléphone suite au dommage constaté sur son vase en céramique (moche).
Bien sûr, je devais lui expliquer que non, la réglementation applicable à notre secteur d’activité ne nous permettrait pas de l’indemniser (à regret, bien sûr).
Après on s’habitue.
***
Après avoir reçu la réclamation, il appartiendra au gestionnaire sinistres de mettre au clair les faits et constituer un dossier en collectant l’ensemble des pièces nécessaires au traitement de la réclamation.
Cette analyse méthodique permettra à terme de déterminer le préjudice du client, déterminer l’ampleur du risque pour l’entreprise et établir la responsabilité de la Société dans la survenance de l’événement dommageable.
Dans le même temps, il se mettra en lien avec l’assureur et/ou son courtier à laquelle l’entreprise et/ou le Client selon les cas pourra prétendre.
Il lui appartiendra ensuite de revenir vers le Client avec une proposition d’indemnisation (ou pas).
***
2- Les connaissances techniques nécessaires pour exercer ce métier
- Avoir des compétences juridiques : Bien connaître la réglementation applicable à son secteur d’activité
- Avoir des connaissances en matière assurantielle : Avoir une vision claire sur le fonctionnement des polices d’assurance et des différents types de couvertures en fonction des risques
- Maîtriser l’anglais : Si tu travailles dans un environnement international
3 – Les principales qualités à avoir pour exercer ce métier
- Être organisé : Il faut faire les choses de manière méthodique, gérer un nombre de dossiers souvent conséquent et suivre ses recours éventuels et l’évolution de ses dossiers comme le lait sur le feu.
- Avoir une aisance relationnelle : Aimer être en relation avec de nombreux interlocuteurs ( Service Clients, Courtiers, Assureurs, Fournisseurs…) et tenir les différentes personnes qui gravitent autour du dossier.
- Faire preuve de patience et de pédagogie : Les dossiers peuvent mettre du temps à se solutionner. Il faut aussi faire preuve de beaucoup de pédagogie. Il faut adapter sa communication pour faire passer des informations parfois techniques à des interlocuteurs non Juristes.
- Être proactif et faire preuve d’adaptabilité dans le gestion des dossiers lorsque cela est possible
***
4- Mon avis sur ce métier
D’expérience, ce métier est très dynamique et prenant.
La gestion des réclamations peut avoir un côté redondant avec le temps.
C’est néanmoins un métier intéressant si on lui ajoute un volet “optimisation”.
Optimiser la gestion des réclamations c’est :
- Chercher à maîtriser les coûts que représentent la gestion des sinistres et les limiter
- Mettre en place des process et outils de suivi ( internes et externes) adaptés
- Former les différents interlocuteurs qui interviennent dans la gestion du dossier
- Accompagner les différents intervenants sur les aspects légaux si nécessaire
C’est un poste hybride qui peut te convenir si tu as un attrait pour les domaines opérationnel, contentieux et contractuel.
La gestion de sinistres en entreprise peut comporter plusieurs dimensions :
- Elle est profondément liée à l’activité de la Société
- Elle peut comporter une dimension contractuelle : Permettre d’enrichir les contrats avec les clients et les partenaires (négociation d’accords spécifiques liés à la gestion des réclamations, négociation de clauses contractuelles avec les partenaires, négociation et adaptation des polices d’assurances souscrites)
- Elle revêt aussi une dimension contentieuse et précontentieuse et il faut parfois négocier âprement.
C’est un métier riche et stimulant pour autant d’avoir l’espace de pouvoir l’exercer dans toutes ses dimensions !
***
As-tu envie d’essayer ce métier ?
Si tu as envie d’en savoir plus sur le métier de Juriste, clique ici!