Fin de trimestre en Seconde 2. Comme d’habitude je ne suis pas angoissée. La présentation de mon bulletin à mes parents est une formalité, ils suivent ma scolarité de près et me voient travailler quotidiennement avec beaucoup de sérieux.
Mais cette année, en défilant les appréciations les unes après les autres je tombe sur celle de Madame Z. ma professeure de Sciences Economiques et Sociales.
Il faut dire que cette appréciation sort de l’ordinaire et attire le regard comparé aux autres commentaires de mes enseignants. Celle ci est courte et efficace :
« Il faut oser ! »
Sur le coup, j’ai le souvenir d’avoir trouvé cette appréciation plutôt inspirée. Elle sortait des cases, à des années lumières des phrases toutes faites du style « Elève travailleuse et appliquée, il faut continuer dans cette voie »
Sans le savoir (ou peut être un peu quand même) Madame Z, venait de résumer en trois mots, un des principaux défis de ma courte vie : Oser.
Je ne me suis pas rendue compte à l’époque combien elle avait vu juste.
C’est vrai, j’ai mis du temps à oser, paralysée par des peurs principalement celle de me tromper, d’avoir une mauvaise note et d’être jugée.
Ce constat mérite réflexion car il est peut-être en partie la résultante d’un système éducatif.
Pour moi, notre système français mériterait d’être revu dans le sens où :
Il est plus orienté vers la théorie que vers la pratique A titre d’exemple, les filières professionnelles restent peu valorisées ce que je trouve vraiment dommage.
Il est très orienté « erreur » : Les professeurs ont tendance à exprimer en premier les éléments qui n’ont pas été dans une copie. Les points positifs et les réussites arrivent généralement au second plan.
Il n’encourage pas à l’expression de son point de vue personnel ni à l’expression orale alors que savoir raisonner, exprimer/ affirmer son opinion et s’exprimer convenablement en famille ou face à des inconnus est une force et un atout considérable
Il encourage une notation qui peut parfois s’avérer stigmatisante : le système de notation par lettres me parait plus adapté, moins angoissant et plus juste. La lettre me semble prendre en considération les compétences de manière plus globale et mois encourager la concurrence et la comparaison entre les élèves. La différence entre un 11/20 et un 10/20 me parait minime alors que celle existante entre un A (acquis) et un ECA (en cours d’acquisition) me parait plus nette.
Il a tendance à réprimer les différences, à uniformiser les individus alors que la diversité est synonyme de richesse.
Je tiens à préciser que ces réflexions n’ont pas pour but de cracher sur le système éducatif français dans son entièreté . J’aimerais d’ailleurs prendre le temps des quelques lignes qui vont suivre afin rendre hommage à mes parents, professeurs épanouis et passionnés. Je peux vous assurer qu’il y a dans ce pays énormément d’enseignants comme eux, investis, heureux de transmettre et extrêmement soucieux du bien être de leurs élèves. Ceux la remettent le système en question, s’interroge et adaptent leur manière d’enseigner aux défis d’aujourd’hui ❤.
Il ne faut pas non plus penser que l’herbe est plus verte ailleurs. Chaque système éducatif à ses propres forces et faiblesses. Prendre conscience des « failles » du système éducatif de son pays permet a chacun de s’adapter en développant pour soi ou pour les autres ( dans une relation parents/ enfants par exemple) d’autres qualités qui viendront compléter celles acquises en classe ou à l’université.
Sur ce sujet, je vous invite à vous pencher sur les travaux de Faysal Hafidi qui a dégagé un certain nombre de qualités qui vous feront échouer à l’école mais réussir dans le monde professionnel (et plus spécialement en entreprise dans votre poste de Juriste !) :
Vous voulez réussir? …alors :
Soyez passionnés et curieux
La passion peut se définir comme une approche émotionnelle vis-à-vis d’un sujet. A l’école, il faut être « bon partout » et ne pas s’éloigner trop de son sujet. Mais il se trouve que plus vous serez passionnés par un sujet plus vous aimerez en apprendre toujours d’avantage. Cela ne représentera pas un « effort » surhumain pour vous et vous apprendrez avec joie.
Il ne vous reste plus qu’à explorer et trouver votre niche. En entreprise, on apprend tous les jours et tout le temps. La fin des études n’est pas synonyme de la fin de l’apprentissage. Il faut toujours se mettre à jour. Il est vrai que la matière juridique évolue constamment (mention spéciale pour le droit du travail sur lequel tous les hommes et femmes politiques souhaitent coute que coute laisser une emprunte !)
Soyez créatifs et soyez sociaux
L’école et l’université ont tendance a tendance à uniformiser, la créativité n’est pas forcément recherchée. En entreprise (comme dans la vie d’ailleurs), le fait d’être proactif, astucieux et être orienté « solutions » aide énormément. A l’école il faut faire ses évaluations et ses devoirs seul en silence. Parler bouger ou communiquer avec ses camarades est souvent perçu comme négativement et peut être assimilé à de la triche. Aussi, les travaux en groupes sont peu encouragés. S’ils existent, ils sont souvent assimilés à des travaux moins « sérieux » ou importants. En entreprise c’est totalement l’inverse. Il est essentiel de savoir communiquer avec ses collègues, de savoir superviser un travail en équipe. En travaillant intelligemment ensemble, on est souvent beaucoup plus efficaces.
Si vous voulez en savoir plus sur ces sujets n’existez pas à consulter les sources qui m’ont inspirées pour écrire cet article :